Regardez bien la manière avec laquelle je tiens le charbon. Ainsi, je peux travailler avec le poignet. Si l'on observe l'arche que j'ai fait, le bras reste statique et seul le poignet bouge. Le mouvement du poignet permet un trait plus grand que si je le tenait tel un crayon pour écrire. En regardant l'image si contre, vous voyez que si je prends le charbon comme un crayon, le trait est plus court. Je tiens le charbon de cette façon uniquement pour les travaux de précision. Maintenant je ne vais travailler qu'avec les bras, tout en gardant le poignet rigide, afin de faire un trait le plus droit et vertical possible. De même pour une effectuer une ligne horizontale. Il est important de répéter cet exercice souvent. Il va vous aider à fabriquer une sorte de boussole dans votre cerveau que l'on n'oubliera pas pour votre oeuvre : VERTICALITE et HORIZONTALITE. Pour que ce ne soit pas comme le grand Cézanne qui avait toujours des problèmes de verticalité. Bien que j'aurais aimé avoir 1/10 de ses qualités. Tentez de diviser la partie horizontale en 2 parties égales, à la main. Ensuite, la moitié de la moitié. Ainsi, successivement. Cela va vous aider à mesurer avec le cerveau sans vous servir de compas ou de règle. Cette pratique va vous aider surtout dans le dessin et dans le portrait. Commencez par faire des trame. C'est à dire des lignes parallèles les unes à coté des autres avec la même intensité et le même rythme. Tentez de faire l'exercice avec différentes intensités. Serrez plus et plus de pression. Avec la pratique, vous devez ressentir le papier comme si il était au bout de vos doigts. Faites des trames (croisements de lignes) en position plus compliquée. Toujours vous devez vous exercer à bouger essentiellement le poignet. Je profite de la ligne verticale que j'avais faite avant et je m'en sert comme axe de symétrie pour dessiner une bouteille. Je travaille alors avec le bras et le poignet. Qu'arrive-t-il lorsque l'on copie quelque chose, comme par exemple cette bouteille ? On l'a devant nous et on l'observe statiquemement. (1) Cette image passe par nos yeux. (2) Depuis les yeux elle part à notre cerveau. (3) C'est le cerveau qui donne les ordres à la main et c'est la main qui doit être habile pour savoir interpréter les ordres de notre cerveau. J'attire votre attention sur le fait suivant : On ne peut pas dessiner lorsque l'on regarde en meme temps la bouteille. Lorsque l'on dessine, on ne peut pas regarder la bouteille. Alors, d'où copions-nous cette bouteille ? Nous la copions de l'image qu'à produit notre cerveau. Il s'agit de la mémoire photographique. Cette mémoire est un pilier principal de tout artiste, créateur ou observateur. Cela demande aussi beaucoup d'exercice. Regardez l'ensemble de la bouteille. Dans ce moment là, vous vous servez de l'hémisphère droit de votre cerveau. Lorsque vous regarderez les détails de la bouteille, vous travaillerez avec l'hémisphère gauche. Nous sommes des machines surprenantes. Mais nous le serons encore plus si l'on est conscient de nos possibilités et limitations. A nouveau je travaille avec le poignet. Je dessine quelque chose de semblable à un oeuf, mais plus en pointe dans le coté inférieur que sur le coté supérieur. Comme l'oeuf est tri-dimensionnel,si je dessine une ligne verticale, celle-ci devra être légèrement incurvée. Pour donner un effet plus courbé, bien entendu je devrais encore plus l'incurver. Je dessine aussi une ligne horizontale. Je démarre le trait à 4/6ème de la ligne verticale dans ce cas, ou un peu plus au dessus de la moitié. Apparemment, le coté gauche semble plus petit que le coté droit. C'est une histoire de perspective. Je divise cette ligne horizontale en 3 parties. Je me concentre dans les deux points du centre. Ces deux points seront la mesure de l'oeil, déformé par la perspective. Je fais la même chose avec la partie droite. Les distances sont plus grandes et l'oeil plus allongé. Mais attention, il n'est pas plus haut ou plus gros que celui de gauche. La distance est minimale entre un oeil et l'autre et nos propres yeux ne voient pas la différence d'hauteur. Mais dans une grande sculpture, on le verrai. Je fais les lignes principales des yeux. Je fais les cils en utilisant les mêmes proportions que pour les yeux. Je marque le point du nez. Ce point est très variable selon le visage et la perspective. Des fois je me guide, pour la distance, qu'il y a au milieu des yeux et je passe une ligne horizontale vers la ligne de l'oeil, comme s'il s'agissait d'un compas. Je compare cette distance avec celle du nez. Cela je le fais bien entendu visuellement. Vous comprendrez l'importance de savoir mesurer avec les yeux et cette aptitude n'est accessible que par la pratique et l'effort. J'insiste dans ce point, car cette distance est grande, et pourtant il est plus facile de se tromper. En se trompant, par la suite, toutes les autres mesures seront erronées. Je développerais ce point une autre fois. Maintenant je fais la ligne de la bouche. Je me fais guider par la ligne des yeux et aussi dans sa proportion en fonction de la courbe d'horizon. J'ai dessiné le coté inferieur de la bouche et le menton. Avec cela j'ai la base de l'anatomie. Maintenant, il s'agit d'habiller le visage. Pour cela nous avons besoin de connaissance de l'architecture du crâne, des os et des muscles de la tête. Je travaille d'abord l'oreille, son hauteur et sa dimension. Il sera facile de le faire, grâce à toutes les lignes que j'ai créé auparavant. Et je commence à travailler les cheveux. Je peux continuer à travailler dans le coté supérieur du cou et la clavicule si on le souhaite. Les détails comme un pendentif, collier, etc, seront dessinés lorsque l'on sera sûrs de l'emplacement de tout éléments. Pour des lunettes, je les esquisse très légèrement une fois que les lignes horizontales des yeux auront été faites, mais très légèrement, car il faudrait les ajuster plus précisément lorsque l'on sera sûrs que tous les éléments seront en place. Je développerais le sujet des lunettes plus loin. Exercez vous dorénavant. Faites une ellipse comme celle ci-contre. Vous pouvez jouer avec la ligne verticale. vous pouvez faire différents essais avec cette ligne. Dans l'exemple, je l'ai fait assez à droite. Aussi vous pourrez jouer avec la ligne horizontale... elle peut-être plus en haut ou plus en bas. Cela dépend sous quel angle on aimerait la regarder. Expérimentez. Comme je l'ai fait avant, faites les points de référence et entrainez-vous. Cette pratique doit être curieuse. N'ayez pas peur d'essayer ! De cette façon vous pourrez apprendre à être maître de vous-même. On va travailler un peu et rapidement en allant à l'essentiel, sur la perspective. C'est un sujet bien plus important que ce que l'on imagine. Souvent c'est la base de notre oeuvre et si on la domine, toute notre oeuvre sera bien. Autrement elle semblera bancale, fausse. Je ne me lasserai d'insister que de l'ART, les MATHEMATIQUE, la GEOMETRIE, tous ensembles, sont les piliers de n'importe quelle oeuvre artistique, telles que peinture, sculpture ou architecture. Maintenant, nous allons expérimenter la perspective conique avec un point de fuite. J'ai fait un carré à main levée pour démythifier l'idée que beaucoup d'artistes ont sur le dessin technique. J'ai fait aussi, un trait horizontal correspondante à la ligne d'horizon (H), agrémenté d'un petit trait sur son coté droit inférieur pour signifier la ligne de terre. Dans cette ligne d'horizon, je marque un point de fuite par un trait à la perpendiculaire. Ce point peut-être plus à droite ou a gauche. A partir du point que l'on a fait avant, on relie des lignes droites à chaque angle du carré. Maintenant, je trace une ligne verticale qui va me donner la distance du cube dans sa profondeur. Cette distance va dépendre du point de fuite que l'on a fait dans l'horizon. Plus le point d'horizon sera à droite, plus grande sera la distance. Au contraire, plus il sera à gauche plus il sera petit. N'hésitez pas à en faire l'expérience. Il est clair que la ligne définissant le plan supérieur du cube sera parallèle à la ligne supérieur du carré. Essayez de mettre un point de fuite plus haut et plus proche. Et aussi plus bas par rapport à la ligne d'horizon que l'on a dessiné au préalable. Ici nous allons compliquer un peu la perspective conique et nous allons le faire avec 2 points de fuite, mais dans la même ligne d'horizon. Pour le faire plus réel, on va dessiner une ligne verticale avec une mesure déterminée. Comme au préalable, on dessine une ligne d'horizon pouvant être à différentes hauteurs. Il faudra marquer les distances dans les points de fuite. Dans ce cas là, je fais le point de fuite gauche plus éloigné que le point droit. Maintenant, je relie ces points à la ligne. M M Ici je fais la ligne verticale, comme dans le premier exercice et je la relie au point de fuite. Idem pour la ligne verticale de gauche, par contre elle sera légèrement plus éloignée. Comme vous avez vu, nous avons réussi à créer un cube transparent. Et maintenant, on peut dessiner des ombres par rapport aux points de lumière que l'on peu créer. Il cessera d'être transparent. des Et bien entendu, pratiquez ! Et maintenant je vous ai fait le même cas qu'auparavant, mais avec des lignes d'horizon plus hautes et aussi plus basses. Avec celles du haut, vous aurez une vue sur le cube comme si étiez dans un hélicoptère (vue en hauteur). si vous choisissez celles d'en bas, votre cube vous surplombera Pratiquez et imaginez. Ah j'avais oublié, la perspective conique est aussi utilisée pour les paysages, les avenues des arbres, très utilisées chez les peintres impressionnistes. Dans ce cas, je profite de la ligne de fuite du cube pour ajouter un arbre semblable à un cyprès. Et je relie le coté supérieur du première cyprès au point de fuite, puis je peux tracer une allée de cyprès jusqu'au point de fuite, en tenant compte qu'à mesure que l'on s'approche du point de fuite, les cyprès devront non-seulement être plus petits mais aussi plus rapprochés. Je vous propose de faire aussi des arbres dans le coté gauche et d'inventer des allées. Suite à venir........